Ces dernières années, la cybercriminalité est devenue une préoccupation importante pour les différents États, les entreprises et les citoyens. Face à l’ampleur des infractions commises dans l’environnement numérique, une nouvelle spécialisation juridique a alors vu le jour : le droit de la cybercriminalité. Devenir avocat dans ce domaine nécessite non seulement une solide formation en droit, mais aussi une bonne compréhension des enjeux techniques liés au numérique.
Les études de droit, la base incontournable
Pour devenir avocat Cybercriminalité, il est tout d’abord impératif de suivre le cursus universitaire classique en droit. Celui-ci débute par une licence en droit qui permet d’acquérir les fondements du droit civil, pénal, constitutionnel et administratif. Cette première étape forme à la rigueur juridique, à l’analyse des textes et à la compréhension du fonctionnement des institutions. À noter qu’à ce stade, il est possible de commencer à orienter ses recherches ou ses travaux vers des thématiques liées au numérique, surtout en droit pénal ou en droit des nouvelles technologies, afin de poser les premières pierres d’une future spécialisation.
Le master en droit du numérique ou en cybercriminalité
Après la licence, le choix d’un master spécialisé est indispensable pour se diriger vers une carrière d’avocat Cybercriminalité. À ce propos, plusieurs universités proposent aujourd’hui des masters en droit du numérique, droit des technologies de l’information et de la communication ou en droit pénal et sciences criminelles avec une mention cybersécurité ou cybercriminalité. Ces formations permettent d’étudier en profondeur les aspects juridiques du cyberespace, dont la responsabilité pénale des acteurs du numérique, les délits informatiques, la protection des données personnelles ou les outils juridiques de lutte contre les infractions sur Internet. Certains masters intègrent également des enseignements en informatique ou en gestion des risques numériques pour former des juristes capables de dialoguer avec des spécialistes techniques.
L’examen d’entrée à l’école d’avocats
Une fois le master validé, les étudiants souhaitant devenir avocats doivent réussir l’examen d’entrée au Centre régional de formation professionnelle des avocats, ou CRFPA. Cette épreuve très sélective comprend des épreuves écrites et orales en droit, et peut être préparée dans le cadre d’un Institut d’études judiciaires, ou IEJ. À noter que les candidats peuvent choisir une spécialité, surtout en droit pénal, ce qui est pertinent pour ceux qui visent le domaine de la cybercriminalité. L’obtention de l’examen permet ensuite d’intégrer l’École d’avocats, ou EDA, pour une formation pratique d’une durée de 18 mois comprenant des stages, des enseignements professionnels et un projet pédagogique individuel.
Les compétences complémentaires en cybersécurité
Au-delà de la formation purement juridique, un avocat Cybercriminalité doit également posséder des connaissances techniques suffisantes pour comprendre les mécanismes des cyberattaques, les protocoles de sécurité, les failles exploitables et les systèmes d’information. Il peut donc être judicieux de suivre, en parallèle ou après les études de droit, des formations courtes ou certifiantes en cybersécurité, proposées par des universités, des écoles d’ingénieurs ou des plateformes spécialisées. Ces compétences permettent d’intervenir plus efficacement dans les affaires complexes impliquant du piratage, du vol de données ou des atteintes à la vie privée en ligne.
La spécialisation professionnelle et l’expérience sur le terrain
Une fois inscrit au barreau, l’avocat en question peut continuer à se former et à se spécialiser au fil de sa pratique. Il peut ainsi rejoindre un cabinet spécialisé dans le droit du numérique, collaborer avec des experts en informatique légale (forensic) ou intervenir dans des contentieux touchant aux plateformes en ligne, aux attaques informatiques ou à la conformité RGPD. Combinée à une veille juridique constante sur les évolutions du droit du numérique et des technologies, l’expérience pratique est indispensable pour rester à jour dans un domaine en mutation rapide. À noter que des formations continues, des séminaires ou des conférences peuvent aussi renforcer ses connaissances.