Le recours aux travailleurs temporaires connaît un regain d’intérêt depuis de nombreuses années, ce qui repose la question de leur intégration tout au long de leur mission.

En accueillant un travailleur temporaire, stagiaire ou en intérim, les managers doivent tout mettre en œuvre pour faciliter son intégration au sein des équipes déjà en place. Cette phase demande généralement un investissement en temps et en énergie de la part de tous les collaborateurs. Si ces derniers accordent une importance à l’accueil des nouvelles recrues en CDD ou en CDI, il n’en est pas toujours de même pour les contrats d’intérim.

Pourtant, les intérimaires doivent eux aussi travailler dans les meilleures conditions, et il est important de ne pas négliger leur phase d’intégration.

L’intégration des travailleurs temporaires, un enjeu de taille pour les entreprises

L’intérim revient en force avec le regain d’activité que connaissent les PME, et les travailleurs temporaires ont généralement très peu de temps pour s’adapter à leur nouveau poste de travail. Ces salariés sont de ce fait particulièrement vulnérables, et exposés aux accidents de travail, souvent par manque d’informations.

L’entreprise se trouve donc obligée de préserver ses salariés intérimaires de tous les risques, en leur fournissant tous les renseignements, ainsi que les équipements de sécurité nécessaires à leur activité. Sa responsabilité est en effet engagée en cas de faute due à un manque d’information.

Compte tenu de ces éléments, une politique d’intégration bien pensée des travailleurs temporaires se révèle être un enjeu stratégique, au moins pour trois raisons :

• Réduire les risques liés à la dangerosité d’une mission particulière, en protégeant les salariés.
• Favoriser l’efficience et la productivité du salarié temporaire, et donc optimiser le coût de la mission.
• Eviter la fuite du savoir-faire de l’entreprise vers des sites concurrents, en prenant en considération les éléments de confidentialité, quand cela est nécessaire.

Placer l’intérimaire dans des conditions de travail favorables

Il suffit parfois de certains gestes et de petites attentions simples, pour mettre en confiance le nouveau salarié intérimaire, en lui fournissant par exemple le matériel de travail, des fournitures ou une tenue de travail. Certaines entreprises se tournent vers la solution de location de matériel informatique, afin de ne pas investir dans des ordinateurs ou autres machines qui ont une utilité limitée dans le temps.

Pour favoriser la cohésion avec les autres membres de l’équipe, il ne faut pas hésiter à présenter le nouvel employé à ses collègues de travail, ou encore à l’inviter pour un déjeuner en dehors du contexte professionnel.

Même si le salarié n’est pas prédestiné à rester longtemps au sein de l’entreprise, l’effort à fournir pour le connaître et l’aider à s’intégrer n’est en aucun cas une perte de temps ou d’énergie. Chaque professionnel a en effet son importance pour l’activité globale, et il a besoin de se sentir à l’aise pour mener à bien les tâches qui lui sont confiées.

Une équité dans les droits et les devoirs entre les salariés permanents et intérimaires

Le management des salariés doit se faire de la même manière, qu’ils soient intérimaires ou en CDI/CDD. Les employés temporaires bénéficient des mêmes droits et avantages que les autres, notamment en matière de paiement d’heures supplémentaires, de jours fériés ou de certaines primes.

Les dirigeants ont l’obligation de manager les salariés intérimaires depuis leur arrivée jusqu’à la fin de la mission pour laquelle ils ont été recrutés. Tout au long de leur période de présence en entreprise, ils font partie intégrante du personnel, le rôle des managers est de s’assurer qu’ils exercent leur travail dans de bonnes conditions.

Mettre en place une stratégie de communication efficace

Un salarié intérimaire a besoin de connaître un certain nombre d’informations, pour arriver à maîtriser son environnement de travail. Les collègues ainsi que les managers doivent s’attendre à de nombreuses questions et sollicitations concernant les renseignements relatifs à la mission, aux objectifs attendus, ou à l’entreprise en général.

Pour mettre en place une stratégie de communication efficace, toutes les parties prenantes sont tenues de s’impliquer, à savoir l’entreprise qui emploie l’intérimaire, le salarié lui-même et l’agence d’intérim. Un travail en amont de la mission doit entrepris, à travers la mise en place de principes simples, basés sur les nouvelles méthodes de collaboration.

Il ne faut pas perdre de vue qu’un travailleur temporaire arrive en réponse à un besoin ponctuel, souvent urgent, et que l’entreprise n’a que très peu de temps pour le former. L’intégration passe alors inévitablement par une bonne préparation de la mission, en établissant un dialogue constructif entre les trois parties.

Cette démarche doit être accomplie en jouant la carte de la transparence, afin d’énumérer les attentes de l’entreprise en matière de compétences attendues, et de détailler les besoins en matériel et équipements nécessaires. Une visite de l’agence d’intérim sur le site de l’entreprise permet de traquer les postes à risque, ou les missions particulièrement complexes.

La récolte de ces différents éléments aboutit à l’élaboration d’une fiche de mission détaillée avec un double objectif :

• Trouver le travailleur temporaire le plus adapté à la mission.
• Fournir au candidat sélectionné un maximum d’informations sur son futur environnement de travail.

Bien accueillir le travailleur temporaire

Dans une mission d’intérim, les premiers jours qui suivent le recrutement sont généralement les plus sensibles. Cette période peut même s’avérer déterminante dans le bon déroulement de l’ensemble de la mission, notamment quand le poste de travail est exposé à la manipulation de machines à risque.

Il est donc indispensable que le travailleur temporaire ne soit pas livré à lui-même le premier jour de son arrivée, pour éviter les incidents, même s’il dispose déjà d’une fiche de poste détaillée. Il est important qu’un responsable ou un manager assure l’accueil de l’intérimaire, et qu’il se charge de lui présenter son nouveau cadre de travail. Cette première prise de contact comprend :

• Une visite du site et des espaces communs, tels que la salle de repos, la cafétéria…
• Une présentation du poste de travail.
• Une rencontre avec les équipes.
• Un rappel des consignes de sécurité relatives à l’activité.

Tous ces éléments ne doivent pas être négligés, même s’il est estimé que le travailleur en question a déjà travaillé dans des entreprises du même secteur, car les procédés peuvent varier et l’expérience peut parfois être trompeuse.

Certaines entreprises n’hésitent pas à rédiger un livret d’accueil, destiné aux travailleurs intérimaires, comprenant tous les renseignements à la fois techniques et de sécurité. La mise en place d’un système de tutorat est également une méthode souvent employée par les entreprises. Chaque travailleur temporaire se voit ainsi attribuer un interlocuteur unique, qui est un salarié permanent de l’entreprise. Ce dernier a pour rôle d’éclairer son nouveau collègue sur toutes les questions techniques pointues.

Enfin, il est important de noter que l’effort à investir en termes d’accueil et d’accompagnement n’est pas le même pour une mission qui dure quelques jours que pour celles plus longues.